Un mariage à l’éco-domaine du Chalonge
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Quand on est photographe, à un moment ou un autre, on nous pose cette question tant redoutée « on peut avoir les photos brutes ? »
Non. Et pas seulement parce que c’est marqué dans le contrat.
La retouche c’est une partie intégrante du travail du photographe, ou même de toute personne qui « capture des images. »
Aujourd’hui je vous propose un petit point avec du contexte, une plongée dans mon quotidien, et des exemples concrets de photos avant/pendant/après.
On croit souvent que la retouche est née avec le numérique, mais c’est totalement faux. Chaque image donne toujours lieu à un travail de transcription de la réalité, qu’il s’agisse d’une photo numérique, argentique, ou même d’une peinture. Croyez vous que les rois et les reines avaient vraiment la même tête que sur leur peinture ? L’artiste avait déjà pour mission de les « mettre en valeur », ce qui selon moi est déjà de la retouche.
Ça me fait penser à un sujet de dissertation du lycée, sur les auteurs réalistes / naturalistes et l’inévitable déformation de la réalité : créer, c’est apporter sa pâte, c’est forcément travestir la réalité, au moins un peu. Mais je m’égare !
Je pourrais vous faire un article entier sur l’histoire de la retouche photo, mais je suis bien loin de maitriser le sujet assez pour ça et je risquerais :
Donc je vous propose plutôt quelques exemples de photos retouchées à travers les âges.
A l’époque, cette photo a fait beaucoup parler, et non sans raison. 2 jeunes filles anglaises affirmaient avoir vu des fées, et avaient une photo pour le prouver !
Mais des années plus tard, l’ainée des sœurs a avoué la supercherie : sur la version originale de la photo les deux sœurs ont collé des fées en papier, puis elles ont repris le collage en photo.
Je n’ai pas la date exacte de cette photo ni son histoire. Google la date des années 1800. On peut voir comment la photo originale a été grattée pour affiner le menton.
Ni vu ni connu !
On reproche beaucoup aux stars et aux influenceurs.ceuses d’aujourd’hui l’abus de retouches et de filtres Instagram. Mais est-ce vraiment une nouveauté ?
Si vous êtes comme moi, vous avez sans doute passé du temps à rêver devant ces vieilles photos de stars hollywoodiennes. Comment faisaient-ils tous pour être si parfait ? … la retouche. Hé ouai. Même la magnifique Joan Crawford avait des pores et des petits boutons.
Et évidemment, je ne vous parle pas des photos de propagande de tout bord avec les personnes «mystérieusement disparues» lorsque c’était plus arrangeant pour le pouvoir, parce que j’imagine que vous les avez tous vues en cours d’histoire.
Si vous en voulez plus, je vous invite à jeter un œil ici et là
En tant que photographe, on prend nos photos dans un format d’image un peu spécial, qui préserve beaucoup de détails et d’informations.
C’est photos, c’est ce qu’on appelle des « raw », l’équivalent numérique des négatifs.
Raw, traduit en français, ça donne brut, donc vous avez l’idée des photos brutes. Mais, exactement comme un négatif, ce fichier en soit n’a pas grand intérêt pour quelqu’un qui n’est pas photographe. La photo ne peut pas être publiée sur internet, ne peut pas être imprimée, et la plupart du temps ne peux même pas être ouverte. Et dans le cas où vous avez un logiciel permettant d’ouvrir le fichier, la photo aura l’air terne. Parce qu’elle n’est pas finie, tout simplement !
Alors oui, pour chaque photo en raw, mon appareil génère automatiquement un jpg de secours, au cas ou le raw aurait un souci, qui est enregistré sur ma seconde carte mémoire.
Mais est-ce une photo brute ? Non.
Le boitier aussi fait des choix, qu’on peut influencer dans des réglages. On veut un peu plus de tons sombres, de détails, de grain… Mon boitier étant un Fuji, je peux même choisir ce que la marque appelle des « simulation de film », des sortes de filtres appliqués dès la prise de vue pour donner aux photos une certaine atmosphère, qui a pour ambition de ressembler à d’anciennes pellicules.
Bref, l’appareil retouche les jpg.
J’ai mis notre nain de jardin à contribution pour vous montrer diverses simulations de films proposées par Fujifilm : les réglages sont exactement les mêmes, la lumière aussi, et pourtant les couleurs des photos varient.
Si avec ça vous n’êtes pas convaincu que la fameuse « photo brute » est un mythe… je ne sais pas ce qu’il vous faut !
Pour moi, tout commence dans Lightroom, et c’est d’ailleurs là que se passe la majorité du travail. J’y importe les photos, et en même temps le logiciel se charge de faire les sauvegardes en direction de mon cloud.
Je passe en revue toutes les photos pour y modifier les couleurs et le cadrage. L’idée ici ce n’est pas de faire de la photo ce qu’elle n’est pas, je ne vais pas mettre du ciel bleu s’il fait gris. Je vais plutôt faire ressortir le moment pour le mettre en valeur, en jouant sur la lumière, le contraste, les couleurs… chaque photographe pour cette étape a son style. Il y a par exemple une « mode » de photographe qui déteste le vert et ont tendance à le faire disparaitre, pour ma part j’aime le vert et j’aime le conserver, mais je n’aime pas qu’il soit trop fluo, je le ramène donc souvent dans les tons plus bleutés, et je l’assombris. Chaque couleur va recevoir ce petit traitement, à l’aide de presets que j’adapte à chaque photo.
Pour être plus efficace j’utilise un (une ?) Loupedeck, une sorte de clavier créé spécialement pour les créatifs et en particulier pour être utilisé sur Lightroom. Chaque bouton/molette est un raccourci vers un réglage spécifique et je peux ainsi tout avoir sous la main. C’est plus rapide mais aussi plus précis que de modifier à la souris. Un de mes frère me l’a offert à noël et comment vous dire… ça m’a changé la vie !
J’utilise ensuite un système de notation pour marquer mes photos préférées et les retrouver facilement.
La seconde étape ce sont les réglages « de précisions » à effectuer dans Lightroom : ramener des détails dans le ciel, de la lumière sur les visages… ces petites choses qui vont mettre la photo en valeur. Ces changements sont plus ou moins impactants, mais contribuent à rendre la photo « conforme » à ce que je souhaite
Quand on pense retouche photo, c’est souvent à lui qu’on pense : PHOTOSHOP ! on peut tout y faire : supprimer des éléments d’une photos, en rajouter, retoucher la peau, les corps, les éléments du visage. J’aime souvent dire que c’est de la sorcellerie.
Mais la vérité, c’est que mon utilisation de Photoshop est limitée, et la grande majorité des images que je vous livre n’arrivent jamais dans ce logiciel.
Mais alors, quand j’y vais, j’y fais quoi ?
Et… c’est à peu près tout. Je ne vous affine pas, je ne vais pas effacer une personne au milieu de votre photo de groupe, je ne vais pas changer la couleur de votre tenue, je ne vais pas rajouter un dinosaure, même si parfois serait drôle… bref, votre photo sera toujours votre photo.
Pour ces retouches, j’utilise souvent ma tablette graphique, même si ce n’est pas systématique. Elle m’apporte plus de liberté que la souris ou le trackpad.
Parfois, vous me faites des demandes plus précises, et dans ce cas on en discute ensemble : est-ce que je peux le faire ? quel temps vais-je y consacré ? Photoshop c’est vite chronophage et certaines demandes précises peuvent donner lieu à des frais supplémentaires, parce que ces retouches avancées ne sont pas incluses dans les séances, puisqu’en général elles n’ont pas lieu !
Hop, le masque a disparu !
On efface les traces de roues, personne ne saura qu’on tournait en rond !
Et voilà, c’est la fin de ce (très) gros article !
J’espère qu’il vous a plu, qu’il vous a éclairé un peu plus sur mon travail au quotidien, parce qu’être photographe ce n’est pas « juste » appuyer sur un bouton. Mais ce n’est pas non plus faire des images ce qu’elles ne sont pas !
C’est immortaliser le moment, et lui laisser l’espace dont il a besoin pour briller, en l’aidant un peu si besoin.
N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, ce qui vous surprend, ou simplement ce qui vous passe par le tête, vos retours sont ce qui me fait progresser.
(et pour féliciter ceux qui sont arrivés jusque là, une photo de moi en plein travail, avec mon bazar pour décor)
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2 réflexions sur “La retouche photo : trahison ou mise en valeur ?”
Merci pour ton article vraiment très complet.
Utilise tu des outils gratuits comme gimp ou autre. Que conseillerez tu, à quelqu’un qui débute dans la retouche de photo et de gratuit si possible.
j’ai utilisé gimp à mes débuts pour des montages (mais il y a genre 15 ans?) et je ne le trouvais pas très intuitif. En terme de fonctionnalités c’est plus proche de photoshop que de lightroom. Pour du développement j’ai entendu du bien de Darktable (gratuit mais jamais testé) et sinon tu as affinity qui est bien réputé, il est payant mais contrairement à lightroom tu le payes une fois et c’est bon (pas de système d’abonnement) et en promo il est trouvable vers 60€